Les intérêts de recherche ont rapidement évolué vers l'utilisation des Réseaux de Neurones Artificiels (RNA) dans les diagnostics pour réacteurs, ce qui a donné lieu à un second projet de partenariat portant sur les diagnostics et la surveillance à distance des réacteurs (durée de 3 ans). Cette activité revenant à un problème de traitement du signal, nous a conduits à approfondir la statistique associée aux RNAs et à appliquer les techniques mises au point (notamment nos résultats sur les ondelettes) à l'imagerie médicale (mammographie) et à l'aspect imagerie de la télédétection. Pour sa part, K. Scott entreprend les démarches nécessaires en vue de l'application de ces nouvelles technologies - initialement destinées uniquement au nucléaire - à des domaines plus diversifiés (espace, environnement, imagerie). Ce qui a amené, en 1997, à la création, à Montréal, d'une filiale d'Atlantic Nuclear, ANIQ, consacrée à la R&D et dirigée par Kenneth Oxorn, Ph. D., et dont les membres de PHYSNUM sont consultants.

Septembre 1995 a été un mois déterminant pour le groupe PHYSNUM. L'attribution d'un prix d'excellence en partenariat innovateur, mention honorable, par le CRSNG et le Conference Board of Canada a confirmé la raison d'être de PHYSNUM. En outre, l'invitation à se joindre au CRM (Centre de recherches mathématiques) par son directeur, le professeur Luc Vinet, s'est avérée extrêmement bénéfique au développement du groupe.

La constitution de l'équipe

Les rencontres avec de jeunes théoriciens frais émoulus du doctorat constituèrent une des motivations sous-jacentes à la création de PHYSNUM. Pris au dépourvu par l'absence d'emplois disponibles à l'université et, souvent ignorés par l'industrie à cause de leur manque de connaissances directement utilisables, ces jeunes ne réalisaient pas forcément que leur expertise, acquise au cours d'activités théoriques, pouvait, moyennant un ressourcement adéquat, les rendre fort utiles pour résoudre des problèmes intéressant l'industrie. Ainsi, le groupe a offert des bourses industrielles à de jeunes chercheurs titulaires d'un doctorat dans des domaines fondamentaux. Il a ainsi

développé une expérience et un savoir-faire considérables en aidant de jeunes scientifiques dont la formation n'était pas nécessairement en science appliquée à faire la transition dans un milieu industriel. En effet, jusqu'à maintenant, tous les membres de ce groupe ont trouvé des postes dans l'industrie à la fin, et souvent avant la fin de leur engagement au groupe PHYSNUM (par exemple, à l'ANS, CAE, Lockheed Martin Electronic Systems Canada, Hydro-Québec, Caisse de Dépôts, Visual Edge).

Au fil des années, le groupe a pris davantage d'étudiants de deuxième et troisième cycles, ayant un intérêt marqué pour l'aspect théorique des choses mais également conscients de la nécessité de compléter leur formation par des connaissances pratiques et utilisables en R&D. Présentement, les membres du groupe comptent, en direction et codirection, quatre étudiants à la maîtrise et trois au doctorat.

Par ailleurs, le Dr Fahima Nekka, doctorat en mathématiques, professeure à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal et membre du CRM, s'est associée en 1998 au groupe PHYSNUM, apportant son expertise en mathématiques des fractales et son expérience en ophtalmologie. Collaboratrice de l'équipe de recherche de l'Hôpital Sainte-Justine sur les différents aspects de la rétinopathie induite chez les prématurés, elle est en mesure d'appliquer sa connaissances des fractales à d'autres domaines apparemment différents.

L'avenir

À chaque nouveau projet de partenariat université-industrie, le groupe se reforme avec un ou deux experts du problème étudié (en mathématiques appliquées, statistique ou informatique). Ceci permet une équipe constamment renouvelée, épousant la nature changeante et transitoire des problèmes abordés et se créant une compétence sans cesse transférée à de nouveaux contextes (ainsi les méthodes statistiques appliquées aux réacteurs nucléaires passent à l'imagerie). Cette mobilité des orientations se déploie dans des domaines non segmentés par des contraintes départementales.